Après les aéroports de Mayumba, Lébamba, Mouila, Tchibanga, Lambaréné, Oyem et Makokou, le projet de mise en place des procédures de vol pour les aérodromes intérieurs du Gabon arrive à son terme avec l’étape de Koulamoutou. Celle-ci marque une avancée significative dans la modernisation du secteur aérien national.
En effet, suite à la Convention signée le 26 septembre 2024 entre l’ANAC et l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) relative à la conception des procédures de vol sur les aérodromes intérieurs du Gabon, une mission pluridisciplinaire de recueil de données WGS-84 et PANS-OPS s’est effectuée sur plusieurs aérodromes de l’arrière-pays : Lambaréné (FOGR), Mouila (FOGM), Lébamba, Tchibanga (FOOT), Mayumba (FOOY), Oyem (FOGO), Makokou (FOOK) et KoulaMoutou (FOGK). Depuis leur création, ces aérodromes AFIS ont été exposés à des risques opérationnels liés aux conditions météorologiques difficiles, en raison de l’absence de procédures de vol adaptées.
Ceci, dans le souci de se conformer aux exigences de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) pour garantir la sécurité et l’efficacité des opérations aéronautiques.
Cette opération qui s’est déroulée du 9 février 2025 au 28 mars 2025, a impliqué plusieurs acteurs majeurs du secteur, à savoir :
– ANAC (Agence Nationale de l’Aviation Civile) : Autorité aéronautique.
– DAANG (Délégation des Activités Aéronautiques Nationales du Gabon) : Gestionnaire d’aérodrome.
– ASCENA (Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar) : Fournisseur des services de navigation aérienne, responsable de la conception des procédures de vol,
en collaboration avec une équipe technique de l’ASECNA venue de Dakar.
Le projet a suivi plusieurs phases importantes :
– Campagne WGS-84 et collecte cartographique : les levés planimétriques et topométriques ont permis de déterminer les points de référence nécessaires à l’élaboration des cartes aéronautiques et des procédures de vol.
– Mise en place des Points de Référence : Création de points fondamentaux et secondaires pour assurer la précision des données aéronautiques.
– Implantation des Points de Piste et de Taxiway : Mesures précises pour délimiter les infrastructures aéroportuaires.
– Mesures des Obstacles : Identification et analyse des obstacles intérieurs et extérieurs à l’aéroport afin de garantir la sécurité des opérations.
– Collecte des Données PANS-OPS : Acquisition des données essentielles à la conception des procédures de vol, notamment en termes d’obstacles et de conditions météorologiques.
L’aéroport de Koulamoutou a constitué le clou de cette opération, et les activités y menées ont permis :
– L’implantation de points fondamentaux et secondaires (GKR1, GKR2, GKR3) pour la référence topographique.
– La mesure précise des pistes et taxiways, mal définis jusqu’alors, pour une meilleure planification des opérations.
– La collecte des obstacles extérieurs et intérieurs susceptibles d’affecter les approches et décollages.
– L’évaluation des infrastructures existantes, notamment l’absence de balisage lumineux et de système PAPI, nécessitant une mise à niveau urgente.
Ces travaux s’inscrivent dans la stratégie des autorités gabonaises de revitaliser le secteur aérien et de positionner l’aviation civile comme un levier stratégique de développement économique. L’adoption des normes WGS-84 et PANS-OPS représente une avancée significative, permettant une meilleure intégration aux standards internationaux et favorisant l’attractivité des infrastructures aéroportuaires locales.
En se conformant aux standards de l’OACI et en alignant ses ambitions avec la vision des autorités gabonaises, le pays se positionne progressivement comme un acteur clé du transport aérien en Afrique centrale. Cette initiative, combinée au développement de la compagnie nationale Fly Gabon, et d’autres projets aéronautiques, place le Gabon sur la voie d’une aviation moderne et performante.
Avec la finalisation de ce projet, le Gabon qui ambitionne de se positionner comme un hub régional, se donne les moyens d’améliorer la sécurité et la régularité de son trafic aérien, condition sine qua non pour le développement du transport aérien régional et international.